Rétro Made in Asia 2016 – Retour sur la venue de Takada Akemi.

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Bonjour à tous !

Absolument pas prévu au programme, je me suis rendu le week-end dernier au salon Rétro Made in Asia qui se déroulait en Belgique le 1 et 2 octobre dernier, rejoignant ainsi Monsieur Kyun pour la première fois dans ses vertes contrées. Après de longues minutes de réflexion, manquer la venue de Takada Akemi une seconde fois aurait été sacrilège tant ses personnages m’ont marqué autrefois.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, pour les non connaisseurs, voyons ensemble qui est Takada Akemi.

Née le 31 mars 1952 à Tokyo, Takada Akemi (高田 明美) est une illustratrice et une character designer de grand talent. Après des études l’Université des Beaux-arts Tama, elle rejoint le studio Tatsunoko Production Co dès 1977 où elle se spécialisera dans les personnages animés. En 1980, elle quitta le studio pour travailler sur un titre que vous connaissez surement, Urusei Yatsura, adaptation animé du manga de Rumiko Takahashi plus connu chez nous sous le titre « Lamu« .

Par la suite, c’est en tant que dessinatrice freelance qu’elle travaillera sur les bombes des années 80, de Creamy Mami à Maison Ikkoku (Juliette je t’aime) en passant par Kimagure Orange Road (Max et Company) à Fancy Lala sans oublier Mobile Police Patlabor !

Aujourd’hui, Takada-san se consacre à divers projets (moins dans le monde de l’animation même si toujours présente) mais notamment à celui de sa bijouterie Diakosmos, où ses créations sont vendues en ligne.

Samedi matin, la team était parmi les 50 premières personnes afin d’avoir une chance de faire partie des 3 élus allant avoir l’immense honneur d’obtenir un dessin des mains de l’artiste elle même. Ce fut un échec cuisant, bien entendu ! Nous obtenons néanmoins un court instant en face à face avec le choix d’obtenir une dédicace sur un support de notre choix avec Lamu ou Madoka en illustration sur un ex-libris numéroté. C’est toujours très intimidant de rencontrer, même un bref instant, la personne qui se cache derrière une licence, derrière les traits des personnages que nous aimons beaucoup.

Un peu plus tard dans la journée, nous nous étions inscrit à un tirage au sort pour participer à une Master Class VIP avec Takada Akemi. Ce moment fut vraiment parfait et très intéressant, ne pouvant garder cela pour moi, voici un petit résumé de cet évènement assez intime (nous étions peu).

takada-akemi-cupids-arrowLa rencontre a commencée avec Takada-san nous disant que c’était la première fois qu’elle se rendait en Belgique et qu’elle était très heureuse d’être parmi nous (plaisir partagé).

Deux vidéos de présentation furent projetées. Takada-san nous dévoilait ses techniques à travers la première vidéo « Cupid’s Arrow« . Une feuille de dessin sur une table lumineuse, le dessin est tracé le plus méticuleusement possible.

Nous avions également la possibilité de lui poser des questions tout au long de la rencontre.

Pourquoi un support papier plutôt qu’un support numérique ?

-Depuis le commencement, Takada-san utilise du papier et bien que l’ère soit au dessin réalisé sur support numérique, elle en reste toujours au papier et au crayon, l’ordinateur n’est utilisé que pour faire des scans.

La vidéo se poursuit, nous apprenons que le papier utilisé est un papier BFK, papier qui permet de faire un effet flou une fois le papier mouillé. Un énorme pinceau imbibé légèrement d’eau est appliqué une fois le premier tracé effectué, ensuite la peinture à l’huile (ainsi que de l’acrylique aquarelle) y est déposé petit à petit. L’artiste nous expliquait que cette technique donnait un meilleur effet avec la peinture.

En mettant la peinture sur ce papier mouillé, la peinture s’écarte et s’imprègne sur le papier, elle avoue qu’elle adore ce rendu. Après la première couche, le dessin se termine aux crayons de couleurs aux teintes pastels donnant ainsi un effet maquillage pour le contour des yeux par exemple. Les ombres quant à elle sont réalisées avec un mouchoir ayant une légère couche de peinture en dessous. Takada-san explique qu’elle n’hésite pas à mettre plusieurs couches pour qu’ainsi l’œuvre dure dans le temps sans perdre de sa splendeur comme au soleil par exemple. Pour finir, des légers encrages sont ajouté pour les dernières finitions.

En combien de temps est réalisé un artwork complet ?

Il faut généralement deux jours complets une fois le sketch réalisé, celui ci n’a pas de temps défini, Takada-san ne s’arrête uniquement lorsqu’elle est satisfaite de son travail. Nous apprenons également que plus jeune, l’artiste passait 7h sur sa planche, désormais c’est 4h avec des pauses.

La seconde vidéo de présentation nous montrait l’artwork ANGEL TOUCH PLUS VOL.3 de A à Z.

takada-akemi-angel-touch-plus-vol-3Un nouvelle technique nous fut présentée, cette fois ci, de la peinture blanche en grosse couche est appliqué au niveau du « corset » avant de passer la couche d’eau et de s’attaquer au reste de la colorisation. Une erreur au niveau de la peinture de la peau et c’est tout le dessin qui est à refaire, c’est donc étape par étape que l’artwork se réalise.

Le fait d’utiliser cette technique à eau oblige Takada-san à faire des pauses pour le temps de séchage qui est de 24h, il n’est donc pas rare de travailler sur plusieurs œuvres en même temps.

Où avez vous appris à dessiner ?

-Takada Akemi : Par moi même en dessinant encore et encore.

Enseignez vous votre art aux autres ?

-C’est dans un petit rire presque gêné que Takada-san répondît que non, elle ne se sent absolument pas de taille pour cela et préfère encore apprendre qu’enseigner.

Ces deux vidéos de présentations sont issus d’un DVD sorti en 2011. Ces illustrations sont également visibles via le livre How to painting a character illustration (Comment peindre des illustrations de personnages) encore disponible via CDJAPAN.

Arrive le moment tant attendu de voir l’artiste à l’œuvre et ainsi de voir en live ce que nous avions pu voir en vidéo juste avant cela. Après un rapide vote de popularité, c’est Madoka qui l’emporta ! Les photos étant à ce moment là autorisées, voici les étapes en version abrégée de la réalisation d’une œuvre de Takada Akemi.

Son visage n’est pas pris complètement volontairement, elle ne souhaitait pas trop être prise en photo et voulait que l’on se concentre sur son dessin.

Fin de la séance, Takada-san avait quelques cadeaux pour les personnes présentes, des ex-libris dédicacés à gagner au JankenPon, malheureusement, la team s’est faite éliminer et bien que j’ai tenue bon jusqu’au dernier moment, j’ai perdu à un pas de l’estrade, pas de bol (mais sans regret).

Une petite anecdote :

Les personnages comme Creamy Mami et Izumi Noa de Patlabor sont ses enfants car elle les a inventée, en revanche, les personnages comme Lamu et Madoka lui donne plutôt l’impression d’être la directrice d’une agence de talents (rires). Creamy Mami étant une enfant, elle a du augmenter la dose de sex appeal pour travailler sur Madoka.

Nos dédicaces :

Le second jour, nous sommes arrivé légèrement en retard mais pile dans les 50 premiers, ce jour là, Otakyun a eu la chance d’être tiré au sort afin d’obtenir un dessin original. Son choix s’est tourné vers Izumi Noa de Mobile Police Patlabor, ce qui a ravi Takada-san.

Merci Takada Akemi.
ありがとう ございます

Et la Rétro Made in Asia dans tout ça ?

Je ne vais pas faire l’hypocrite, ce n’est pas un salon pour moi. Je m’y suis rendue uniquement pour la venue de Takada Akemi, un rapide tour du salon m’aura suffit pour confirmer ce que je pensais, un petit coin jeux vidéo qui plaira aux amateurs du genre, quelques vaillants stands pro, deux vendeurs de prizes et bons nombres de stands de produits contrefaits entre un stand de bonbon et des vendeurs de katana (je ne comprend pas). Suis je devenu trop vieille pour ça ou bien est ce que le kigurumi, les oreilles de chat et la mini jupe écossaises font parties des trucs fun du moment ? Aurais-je manqué un épisode ? Quoi qu’il en soit, j’ai tout de même passé un agréable moment !

À la prochaine !

About Author

Créatrice de MoePop (2005). Directrice du projet MOEKKO PROJECT (2015).

2 commentaires

  1. Sympa comme article. Je crois que j’aurai quand même pris Lum si j’avais été tiré au sort :-)

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