Bonjour à tous, ici Otakyun !
Du vendredi 3 au dimanche 5 mars 2017 se déroulait la neuvième édition de la Made in Asia en Belgique !
Ce salon made in Belgium a le palmarès d’avoir fait venir depuis maintenant plusieurs années des invités de renom venus tout droit du Japon comme Nobuhiro Watsuki (Kenshin le vagabond, Busou Renkin, …) ou encore Kengo Hanazawa (I am a hero, Ressentiment, …) du côté des mangaka.
L’animation est également mise en avant puisque nous avons déjà pu compter sur la présence de Keigo Sasaki (character designer de Blue Exorcist, Erased, …), Kenichi Yoshida (character designer d’Eureka Seven, Overman King Gainer, …) ou encore Yoshihiko Umakoshi (character designer de Mushi-Shi, Heartcatch Precure!, …).
Cette année nous avons eu la chance d’accueillir pendant trois jours, Chikashi Kubota et Takahiro Oba venu tout droit du Japon, ainsi que l’illustratrice des légendaires origines, Nadou, qui est aussi la dessinatrice de notre mascotte, Moekko !
Pour ce petit récapitulatif, je vais omettre de parler du salon en lui-même, puisque je ne me suis pas trop senti à ma place (suis-je devenu trop vieux pour ces conneries !?). Mais nous allons nous attarder plus particulièrement sur les interactions que j’ai pu avoir avec les deux invités japonais.
Takahiro Oba (大羽隆廣) est un mangaka que vous avez déjà pu lire sur des œuvres comme Box!, Stand by Me ou encore Tenkuu Shinpan qui est le seul ouvrage à avoir rejoint nos bibliothèques sous le nom de Sky-High Survival aux éditions Kana dans la collection Dark Kana depuis juillet 2016 !
Mais Sky-High Survival, qu’est-ce que c’est !?
Sky-High Survival est un manga de type seinen écrit par Tsuina Miura et dessiné par Takahiro Oba. Il est pré-publié dans le Weekly Shōnen Magazine depuis mai 2014 et compte à ce jour 11 tomes au Japon en version reliée (toujours en cours), chez nous le sixième tome sortira en mai 2017 !
Synopsis : Yuri se retrouve mystérieusement sur le toit d’un gratte-ciel. Ne sachant pas ce qui lui arrive ni où elle se trouve, elle voit foncer sur elle un personnage masqué et armé. Elle l’évite de justesse grâce à son instinct de survie, mais elle découvre un monde étrange, urbain. La seule façon de se déplacer et d’éviter les assaillants est d’emprunter les ponts qui relient les toits des immeubles d’une ville qui ne ressemble pourtant pas à Tokyo. Qui sont ces hommes masqués qui semblent en vouloir à sa vie ? Où se trouve son frère ? Comment sortir de ce monde affreux… ?
Si vous n’avez pas encore tenté la lecture de ce manga, je ne peux que vous la conseiller puisqu’il entre assez facilement dans mon top des manga de type survie aux côté de Btooom! de Inoue Junya.
La Master Class de Takahiro Oba :
C’est le samedi 4 mars 2017 que j’ai eu la chance de participer à la master class de Takahiro Oba organisée par le salon made in asia en collaboration avec les éditions Kana, merci encore à eux pour cette expérience inoubliable !
Celle-ci débute avec une vidéo qui nous présente l’atelier du mangaka et ses trois assistants ainsi que les différentes étapes de création d’un chapitre de Tenkuu Shinpan / Sky-High Survival.
Tout commence par l’envoi du scénario par Tsuina Miura. Celui-ci est préalablement découpé en case avec un brouillon de l’action à réaliser (bien entendu dans la limite de ses capacités, il peut donc y avoir des annotations supplémentaires pour expliquer ce qu’il veut exprimer).
Après la réception du scénario, Takahiro Oba commence par dessiner les personnages à l’encre bleu (une encre spéciale qui ne se voit pas lors de la numérisation des planches), il crayonne ensuite par dessus en y apportant des modifications si nécessaire. Puis vient l’étape de l’encrage qui peut se faire manuellement (marqueur) ou numériquement selon la situation.
Du côté de ses assistants, ceux-ci s’affairent à la réalisation des décors. L’un d’eux est passé maître dans l’utilisation d’un logiciel 3D d’architecture pour la réalisation des immeubles de la licence. Ce logiciel est très pratique, il permet de gagner en rapidité dans la modélisation des gratte-ciels, ainsi que de réaliser des changements d’angles avec en bonus une impression sur papier ce qui donne la base du dessin. Selon les dires de Oba, la série risquerait de prendre fin si jamais il lui arrivait quelque chose.
Anecdote: l’un des assistants de Hiroya Oku (Gantz) utilise également ce logiciel.
La table lumineuse est également mise à rude épreuve surtout à cause de la complexité des armes à feu qui sont souvent décalqués de photographie tirée de magazine.
La dernière étape est le passage au numérique pour ainsi y appliquer les trames et diverses onomatopées.
Au final, c’est via ce processus qui se répète semaine après semaine que Oba et ses assistants arrivent à produire seize pages par semaine en y travaillant de nombreuses heures durant six jours (la dernière journée est prévue pour se reposer !).
Juste après la diffusion de la vidéo d’explication, nous avons eu l’honneur de pouvoir observer des planches originales du manga, les photos étant autorisées nous ne sommes pas gêné pour immortaliser cet instant !
Les dédicaces :
Le second du jour du salon (samedi 04 mars), je suis arrivé « légèrement » à la bourre à cause d’une panne d’oreiller… Après un petit footing dans les allées du salon pour rejoindre le point de dédicace, je suis pile-poil dans les 50 premiers ! Malheureusement, la chance n’était pas avec moi et j’ai raté le tirage pour le dessin exclusif du mangaka.
J’ai quand même pu obtenir sa signature sur le support exclusif de l’événement, ainsi que dans le tome 5 du manga, Sky-High Survival, avec en prime une esquisse de l’héroïne de la licence, Houjou Yuri !
Né le 29 août 1978 à Tokyo, Chikashi Kubota (久保田 誓) est une personne travaillant dans le milieu de l’animation Japonaise depuis maintenant plusieurs années.
Après avoir travaillé comme directeur de l’animation sur de nombreuses séries comme Tengen Toppa Gurren Lagann, Space Dandy et Mahoromatic ~Something More Beautiful~, il assurera la fonction de character designer sur la série Robotics;Notes. Il cumulera ensuite les deux postes sur la série déjà culte, One Punch Man.
La Master Class de Chikashi Kubota :
Trente minutes après être sorti de la master class de Takahiro Oba, nous avons été invités à retourner dans la salle prévue à cet effet pour ainsi participer à la seconde master class de la journée qui est animée par Chikashi Kubota en personne !
Il commence par nous préciser que nous allons décortiquer une séquence d’animation du premier épisode de la PREMIÈRE SAISON. Tout espoir d’avoir en exclusivité une scène de la seconde saison s’envolait en éclat !
Pour vous situer la chose, nous avons analysé la séquence d’animation du combat entre Saitama et Crabotaure disponible dans cet extrait vidéo, entre 2:14 et 2:15.
La première étape est une description simple du storyboard !
Comme vous pouvez le voir sur l’image, le storyboard se divise en cinq colonnes bien précise. La première se trouve être le numéro de la frame que vous pourrez retrouver sur les layout correspondant, la seconde est un dessin approximatif de la scène à animer, la troisième est en correspondance avec la seconde puisqu’il s’agit d’une description écrite de la scène avec des indications comme les effets ou les mouvements de caméra à rajouter lors de l’animation (par exemple, le mouvement de caméra est exprimé par une flèche comme vous pouvez le remarquer sur les deux premières lignes du storyboard). La quatrième colonne est un encart prévu pour les seiyū et la dernière est là pour montrer le temps que doit durer cette scène (celle-ci s’exprime toujours en seconde).
La seconde étape est une description des character setting !
Pour les non-initiés, les character setting sont réalisés par le character-designer en charge de l’animé. Ceux-ci serviront de référence pour les différents animateurs sur des détails comme par exemple la longueur de la cape de Saitama par rapport à ses bottes ou encore le positionnement de sa ceinture.
Bien entendu, les décors ont aussi leurs modèles de référence ! Les animateurs ont donc ainsi une vue plus globale de la scène à animer.
Avec ses outils à leurs dispositions, les animateurs commencent par dessiner frame par frame chaque scène de l’animé. Par la suite, le directeur de l’animation corrige et ajoute des annotations comme le nombre de frame supplémentaire à dessiner pour fluidifier l’animation.
Pour l’anecdote, lors de la scène que nous avons décortiqué, Chikashi Kubota nous confirme en rigolant que les animateurs avaient complètement oublié des détails mineurq comme les poils de jambes de crabotaure, ceux-ci ont donc été rajouté lors de la correction.
⬇ Voici un exemple de scène complètement animée. ⬇
Lorsque que les corrections ont été apportées et re-vérifiées, le tout peut être scanné et s’ensuit une étape de lisage des traits, ainsi que de colorisation.
Par la suite, nous avons pu profiter d’une session de question / réponse !
Question / Réponse :
- En tant que character designer et directeur de l’animation sur One Punch Man, quel est le personnage qui vous a causé le plus de problème ?
Après un moment de réflexion, Chikashi Kubota confirme qu’il s’agit du cyborg Genos à cause de sa coiffure et des différentes scènes où il finit en morceau.
- Pouvez vous nous dire combien de temps il vous a fallu de temps à vous et votre équipe pour réaliser le premier, ainsi que le douzième épisode de la série One Punch Man ?
Pour le premier épisode de One Punch Man, il a fallu environ six mois, surtout à cause de la pression des fans que pouvait apporter l’adaptation de ce manga ultra-populaire de One et Yusuke Murata. Toutes les scènes ont été vérifiées avec précision pour ne laisser passer aucun défaut.
Pour le douzième épisode, il a fallu compter plus de six semaines de travail ! C’était un sacré défi tant l’animation était complexe et plus de la moitié de l’épisode n’est qu’un combat entre Boros et Saitama, mais l’équipe est moi même étions très fier de ce que nous avions pu réaliser.
- Combien de temps vous a pris les différentes corrections du passage de l’adaptation TV au version DVD / Bluray pour One Punch Man ?
Le travail du staff était parfait sous tous les points, il n’a donc fallut aucune modification pour le passage de la version télévisée à la version DVD et Bluray !
Cette master class s’est terminée dans la bonne humeur avec une photo en compagnie de Chikashi Kubota.
Les dédicaces :
Pour le coup, je sens que je vais me faire insulter par quasiment toutes les personnes lisant cet article…
Pour vous expliquer la situation, c’est le premier jour du salon (vendredi 03 mars) que j’ai tenté ma première séance de dédicace pour Chikashi Kubota, mon numéro en poche, j’ai attendu le précieux tirage avec impatience et quelle ne fut pas ma surprise d’avoir été tiré dès le premier numéro !
J’ai donc ainsi pu récupérer un shikishi de Genos provenant de la série One Punch Man ! Malheureusement, il y a eu une petite inversion dans deux lettres de mon prénom… Il était clair que je ne pouvais que me faire troll par le karma.
Le dernier jour de l’événement (dimanche 05 mars), j’ai retenté la séance de dédicace pour un ami (qui nous aide régulièrement lors de gros articles event, le shiki reste donc dans la famille Berryz !) qui n’avait pas eu autant de chance que moi et j’ai de nouveau été tiré au sort… Franchement, je sens que ma chance va me quitter durant quelques mois…
J’ai donc donné mon bon à celui-ci et fait dédicacer le support exclusif du salon en demandant une version SD de Tatsumaki au lieu de Saitama !
En conclusion, bien que ce salon ne soit plus fait pour moi en terme d’ambiance (surement à cause de la différence d’age), j’y ai passé un excellent moment en présence des deux invités japonais ! Je ne peux donc qu’être impatient de découvrir les surprises de l’édition 2018 que vont nous proposer les organisateurs de la Made in Asia !
See You Soon !
