[Review – Movie] Tag (Riaru Onigokko)

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Hi, ici Ruru !

Place à une petite review de film aujourd’hui. Aimant généralement les films de Sion SONO (Suicide Club pour n’en citer qu’un), c’est par hasard que je suis tombé sur Tag (Riaru Onigokko), une de ses dernières réalisations datant de l’été 2015.

Nous retrouvons au casting trois actrices très convaincantes dans leur rôles respectifs, Reina TRIENDL, Mariko SHINODA et Erina MAN, toutes seront sublimées par Sion SONO à travers leur regards et mous tristounettes dont seules les japonaises ont le secret.

Le film a reçu le prix du meilleur film de L’Étrange Festival 2015 ainsi qu’une mention spéciale pour sa scène d’ouverture, et pour cause, le ton est donné dès les premières minutes ou les corps de lycéennes se retrouvent tranchés net par une force mystérieuse laissant une seule rescapé au milieu des corps, Mitsuko.

Mitsuko fuit ce carnage mais se retrouve bien vite de nouveau avec ses amies. Désorientée, (tout comme nous) elle ne comprend pas ce qu’il vient de lui arriver et va pourtant devoir le revivre quelques heures après l’événement du bus.

Telle une héroïne jeu vidéo, Mitsuko court sans s’arrêter et saute de monde en monde enfilant à tour de rôle l’habit de la gentille lycéenne puis celui de la jeune femme de 25 ans future épouse ainsi que celui de la femme au grand avenir sportif travaillant dur depuis l’enfance (des caricatures en gros) mais revivant sans cesse ce cauchemar ou, où qu’elle aille, la mort est omniprésente.

Au travers trois regards différents sur la vie, Mitsuko devra combattre et surtout, survivre aux différents destins qui s’offrent à elle, tout comme à de nombreuses femmes d’ailleurs. Le début du film pouvait nous faire sourire, mais plus les minutes passaient plus le sourire s’effaçait de mon visage, je suivais Mitsuko comme une Alice au Pays des merveilles, allant de décors en décors, fuyant pour sa vie.

Puisque nous parlons de cela, hormis les éternelles scènes légères ou les petites culottes volent à foison (les amateurs de panchira! seront aux anges), je pense sincèrement que ce film nous offre une vision sur les conditions de vie de la femme et de leur destins rendant le film légèrement féministe sans trop en faire. Les hommes sont totalement absents du scénario, leurs seules représentations se limiteront à quelques apparitions dans un monde futuriste alternatif ou bien représentés de façon répugnantes avec un masque de porc, en bref ils n’auront absolument aucun pouvoir sur la femme (pas de sexe, pas de mariage, etc), déjà plus que marionnette dans un monde masculin.

Mitsuko (et ses versions alternatives) devra subir de nombreuses épreuves avant d’être libéré par un seppuku final qui aura au moins le mérite d’achever pleinement le film me laissant néanmoins un gout amer quant au message que le film a voulu délivrer.

Hormis le scénario surprenant allant crescendo de Sion SONO, la réalisation est également notable, notamment les prises de vue effectuées avec des drones donnant des scènes aériennes très fluides et ainsi très agréables à l’œil sans oublier l’excellente bande son signé MONO qui rythmera avec perfection toutes les scènes du film.

Doux, touchant, sanglant, wtf, puissant, Tag est un film à couper le souffle, après tant d’années depuis Suicide Club, Sion SONO arrive toujours à me faire passer un moment subtile où l’on ne ressort jamais indemne. Cette histoire s’achève sur une note aussi poétique que pertinente. À méditer.

90%
90%
Awesome

"Si tu veux tout changer, tu dois faire un geste imprévu." Cette phrase du film soulève des interrogations, chaque femme à la pouvoir de changer quelque chose de sa vie. Sion SONO sublime et martyrise ses héroïnes, pour mieux nous faire réfléchir.

Un véritable tourbillon, un coup de cœur saisissant où l'on voudrait aider Mitsuko à courir encore et toujours pour lui offrir un merveilleux destin.

  • Scénario
    10
  • Bande son
    10
  • Casting
    10
  • Effets spéciaux
    6
  • User Ratings (1 Votes)
    10

About Author

Créatrice de MoePop (2005). Directrice du projet MOEKKO PROJECT (2015).

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